Un billet invité de Philippe Agostini
Depuis le début des années 2000 Sylvie Sauvageon a progressivement cessé son activité de peinture pour se consacrer pleinement au travail du dessin et de la sculpture, non parce qu’elle en était lassée, même si cette activité comprenait « trop d’agitation, trop de perturbations, trop d’apparences, je me perdais dans la peinture » dit-elle, mais sans doute parce qu’elle trouvait là, dans le maniement de ses crayons et de ses volumes, une façon ou une échelle plus juste pour elle de s’approcher de ses questions.
L’atelier qu’elle occupe aujourd’hui se compose de deux pièces en enfilade, qui surplombent une courette. Derrière des draps de coton blanc qui doublent certains murs sont rangés, alignés, les travaux anciens et une grande partie du matériel. Sur des étagères sommaires en fer blanc sont posées des boîtes en carton de différentes tailles qui abritent les travaux sur papier. Quelques meubles anciens dont un bureau, une armoire et de petites vitrines contenant nombre d’objets qui constituent, pour certains, les motifs de son travail : des répliques de caravanes, de petits soldats, de voitures… ; un mur réunit quelques unes des images qui ont inspiré certaines de ses suites : coupures de presse, posters, cartes postales et photographies. Plus qu’un atelier au sens de lieu de production, même si c’est aussi sa fonction, ces deux pièces constituent presque un intérieur ou un cabinet avec une antichambre donnant sur le « bureau des conservations et des réalisations » comme l’indique un cartel collé sur la porte.

Vue d’exposition : à gauche, « Habiter des maisons vides – Occupation » (dessins aux crayons de couleurs) ; à droite, « Une seule image » (24 portraits de Mohamed Bouazizi), (dessin aux crayons de couleurs)
Sylvie Sauvageon, « un temps soit peu »
du 28 janvier au 4 mars 2016
ESPE Champagne-Ardenne
Catégories :art contemporain
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