Si d’aventure — et, par les temps qui courent, voyager peut en être une — vous passez par l’aéroport de Brest ces jours-ci, alors prenez le temps de déambuler et découvrir les interprétations de la nature de Jean-Jacques Petton. Des personnages comme seule la nuit sait les débusquer au coeur des forêts, surgis des arbres et des ombres, peuplent l’aérogare dans des poses souvent grotesques, parfois gracieuses, en des alignements figés et cérémonieux ou en cohortes aériennes. Affirmation de l’ombre ou évocation allégorique d’un lien éternel entre l’océan et les cieux. Les bois
nous apparaissent comme les nuages aux enfants, dans une matière brute à laquelle le sculpteur apporte quelques retouches pour guider notre regard. On a le sentiment d’un art tout simple, opportuniste, presque ready made. Erreur. La simplicité, comme souvent, est le fruit du travail et l’aboutissement d’un savoir-faire. L’artiste se revendique moins comme sculpteur que comme « pinseyeur », récupérateur de restes naufragés auxquels l’océan a fait une confidence que son imagination et son tour de main nous livrent. De l’alliance de l’homme et de l’océan nait une oeuvre des commencements.
Illustrations (cliquables) : Personnages grotesques de Jean Jacques Petton, exposition en l’aérogare de Brest, photos de l’auteur, janvier 2009.
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